Cuba, la vie quotidienne: les liaisons routières.

Cuba est une grande ile couchée sur 1250 km de l’ouest à l’est. Relier Pinar de Rio à Baracua est une aventure. Le réseau routier est plus que restreint et quand il existe il est dans un tel état d’abandon qu’il faut faire appel à La Vierge Nationale ( vierge de la charité en cuivre), pour solliciter un miracle afin d’aller au bout du voyage. Bardé de la sainte protection, on se lance d’abord sur l’autopista Habana-Pinar del Rio, pour quitter la Havane vers l’ouest. Cette « autoroute » compte 2X3 voies, on se demande bien pourquoi, car très peu de véhicules y circulent. L’avantage est que rouler à 100 km/h y est possible en évitant quelques défauts de chaussée. L’absence d’engins à traction humaine et animale est salutaire et reposante. Quitter cette autoroute avec l’intrépide idée d’aller vers l’est, est un autre défi. Tout pourrait bien se passer avec l’autopista national qui va jusqu’à Santiago de Cuba, mais sa dégradation est telle qu’en comparaison, une route départementale française est un joyau de bitume. A suivre, c’est la carretera central, projet de prolongement autoroutier qui n’a jamais abouti. Et là, les temps de trajet n’ont plus de limite. Plus on continue vers l’est et plus ça se dégrade. Passé Santiago de Cuba, le revêtement est un vestige de bitume arraché, de saignées agesssives et de bosses acérées. On admire la constance du chauffeur imperturbable et la robustesse impassible du bus agité. Passé les obstacles, il faut compter sur une police tatillonne qui apprécie la vitesse à l’oeil et à l’oreille. Pas moyen de contester et les points du permis tombent très vite (les conduteurs cubains ont 36 points sur leur permis). Pourtant il faut être bien téméraire pour espérer tenir dans l’est une moyenne de 30 km/h. Malgré tout cela la route est un excellent moyen de découverte du pays, la lenteur étant un facteur facilitant. On croise toutes sortes de véhicules sur les routes cubaines, des vélos, des voitures à bras, à cheval, des tracteurs de l’époque soviètique et d’autres engins non identifiés. Tout ce beau monde se déplace à des vitesses anachroniques et sans réelle mesure de trajectoire. On l’aura compris, rouler à Cuba est une expérience sans pareille dont le conducteur français aura du mal à se défaire.


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